Friday, May 27, 2016

Nicole St.-Jean, Guy St.-Jean, editeur

Cette interview a été réalisée en Août 2010. Je l'ai utilisé dans la recherche que je faisais des articles sur la petite maisons d'édition, en particulier au Canada. (Ironie du sort, il a été difficile d'obtenir ces articles publiés au Canada.) Par conséquent, ce que Mme Saint-Jean dit doit être placé dans le contexte de l'histoire récente. Néanmoins, un bon nombre de ses commentaires sont tout à fait intéressante et mérite d'être lu à nouveau maintenant.



This interview was originally done in August 2010. I used it in research I was doing for articles on small press publishing, especially in Canada. (Ironically, it has been hard to get those articles published in Canada.) Therefore, what Ms. St.-Jean says must be placed within the context of recent history. Nevertheless, many of her comments are quite interesting and worth reading again now.



Nicole St.-Jean, Guy St.-Jean, editeur


1. On entend souvent que la littérature est dan un état de crise. Premièrement, êtes-vous d'accord avec ça? Si oui, quelles sont les facteurs qui ont crée cette crise? Est-ce la récession contemporaine? L'onzieme Septembre? Ou est-ce qu'il y a d'autres facteurs plus loins du nouveau millenaire qui a aussi fait la crise?


Réponse : Je voudrais vous faire remarquer que si crise il y a, elle est variable selon les territoires. Je peux vous parler de mon territoire, le Canada francophone. Il y a une crise, oui, pour la littérature pointue et plus littéraire, car il y a une très grande offre de littérature, mais aussi d’autres produits culturels. Pour ce qui est de la littérature populaire ou la littérature jeunesse, il n’y a pas de crise ici, au Québec, au contraire. Les lecteurs semblent s’être pris d’un engouement pour les auteurs d’ici, alors qu’auparavant, ils n’en avaient que pour les auteurs étrangers.


2.Et la littérature, c'est quoi, exactement? Et est-ce que le roman traditionel le meilleur representatif de ça?


Réponse : Pour moi, la littérature est toute œuvre de fiction. Tous les genres (policier, suspense, érotique, etc.) sont de la littérature pour moi, de même niveau.


3 Pensez-vous que l'internet devrai être le premier moyen pour distribuer les livres?


Réponse : je pense qu’internet a un rôle à joué, mais pas nécessairement le premier moyen? Il n’y a pas un moyen de distribuer les livres ou un moyen qui soit meilleur que les autres. Il y a plusieurs besoins à combler, et plusieurs clientèles, qui nécessitent des moyens différents. Plus il y aura de moyens, et mieux le livre sera distribué.


4 Pensez-vous que les e-livres remplaceront les livres de papier?


Réponse : Certains livres papier seront probablement remplacés par les e-livres. Pensons aux livres qui nécessitent une mise à jour rapide (dictionnaires, encyclopédies, guides de voyage). Mais pour les autres genres de livres, les deux formats cohabiteront encore longtemps.


5 Pensez-vous qu'un genre de bandes dessinées pourrai prendre une place centrale dans la culture litérraire?


Réponse : Je suis désolée, je ne connais rien à la bande dessinée.


6 Récemment, est-ce que vos ventes des livres publiés en papier a augmenté, diminuer, ou rester la même?


Réponse : Certains ont diminué, mais la majorité a augmenté.


7. Si vous publiez les e-livres, est-ce que leurs ventes a augmenté, diminuer, ou rester la même?


Réponse : Nous n’avons pas encore commencé à vendre des e-livres. Certains de nos livres sont disponibles pour le feuilletage, mais pas encore pour la vente.


8 Pensez-vous que les institutions pour promulgeur la littérature, comme les biblioteques et les départements de la littérature aux universitaires, peuvent faire de plus pour monter le vendres de livres contemporain?


Réponse : Oui, ils pourraient faire plus. Chez nous, les bibliothèques sont malheureusement peu pourvues par manque de budget. Et à mon avis, les départements de littérature font davantage la promotion des classiques de la littérature que des nouveautés.


9 Pensez -vous que les prix pour la litterature sont dangereux parce qu'ils suggerent qu “ce livre on doit le lire et tous les autres on ne doit pas”?


Réponse : sur notre territoire, cela a peu d’impact. Il y a tellement de prix littéraires qu’ils en perdent leur crédibilité. Ce sont plutôt les palmarès des libraires qui font vendre des copies.

10 Pensez-vous que les maisons les plus grandes pour la publication ont introduit un sensibilité trop agressif au monde du livres?

Réponse : je ne connais pas le sujet.

11 Pensez-vous que plus tard dans la francophonie les agents pour les ecrivains auront trop de pouvoir?

Réponse : J’en ai bien peur, comme dans le monde anglo-saxon. Les agents littéraires ont leur utilité, en facilitant la vie des écrivains et des éditeurs qui travaillent avec eux. Par contre, je crois qu’ils ont tendance à ne travailler que dans leur réseau et à ignorer des débouchés intéressants pour leurs auteurs (ils ont tendance à être conservateur). De plus, ils peuvent parfois être un frein à une relation harmonieuse entre les parties.


12 Pensez-vous que le settlement en Amerique du Nord avec Google est juste pour les écrivains et les publiants?

Réponse : Non. Par cet accord, Google bafoue les droits d’auteur et la gestion des droits. Et il ne l’est certainement pas pour les éditeurs et créateurs francophones. Nous avons été inclus dans l’accord Google parce que nous sommes au Canada, mais nos façons de vendre le livre n’ont aucun rapport avec la culture commerciale anglo-saxonne.


14 Pensez-vous que le vendeurs de livres electronique comme Amazon et Indigo et les autres sont juste au niveau de leur prix pour e-livres?


Réponse : je pense que leurs prix sont trop bas. Par la place qu’ils occupent sur le marché, ils sont en train d’imposer un modèle économique qui n’est pas nécessairement à l’avantage de tous les acteurs de la chaîne du livre. Ils ne cherchent qu’à s’accaparer ce marché.


15 Pensez-vous qu'il y a un mur entre la littérature anglophone Canadienne et francophone Québecoise?


Réponse : Oui. Les réalités culturelles sont très différentes et même inconnues de part et d’autre (deux solitudes), ce qui rend difficile la commercialisation d’un auteur provenant de l’autre culture, surtout s’il ne parle pas l’autre langue.


16 Si oui pour le no. 15, est-ce qu'il y a quelque chose de faire pour les institutions culturelles comme le Conseils des Arts du Canada pour ameliorer cette situation? Ou est-ce qu'on a tort d'éntendre que les institutions gouvernementales fassent quelque chose de plus? Est-ce qu'on a besoin de nouvelles stratégies?


Réponse : Parce que nous sommes dans un petit pays et que nous sommes menacés du point de vue culturel, autant du côté anglophone que du côté francophone, par des puissances étrangères, les institutions gouvernementales devraient faire davantage. Les programmes de subvention à la traduction devraient être bonifiés, mais devraient également pouvoir être accessibles à tous les genres de livres canadiens afin que les populations canadiennes aient accès à la culture de l’autre langue. C’est souvent par des sujets de la vie de tous les jours qu’on apprend à connaître une autre culture : la gastronomie, les activités sportives, l’histoire, la géographie, les relations entre les personnes, les mœurs, etc.


17 Pensez-vous qu'il y a un chasm entre la litterature francophone Québecoise et la litterature Amérindienne Québecoise?


Réponse : absolument. À preuve : je ne connais rien de la littérature amérindienne québécoise.


18 Si oui pour le no. 17, est-ce qu'il y a quelque chose de faire pour les institutions culturelles comme le Conseils des Arts du Canada pour ameliorer cette situation? Ou est-ce qu'on a tort d'éntendre que les institutions gouvernementales fassent quelque chose de plus? Est-ce qu'on a besoin de nouvelles stratégies?


Réponse : Les institutions devraient faire davantage pour favoriser les échanges. Cependant, je ne suis pas sûre que cela relève du conseil des arts du Canada s’il s’agit d’une problématique québécoise (à moins que la question se répercute dans toutes les provinces). Dans ce cas, cela devrait relever d’une institution québécoise. Je ne vois malheureusement pas laquelle a la mission pour relever ce défi.


19 Est-ce qu'il y a trop de maisons pour la publication au Québec? Ou pas assez?


Réponse : Il n’y a pas trop de maisons d’édition au Québec. Je pense que chaque maison occupe un créneau qui lui est propre et qui remplit une mission et comble un besoin. S’il y en avait trop, il y aurait élimination naturelle. De plus, éditer un livre est aussi une forme d’expression, et tant que les humains voudront s’exprimer, il y aura des éditeurs qui voudront les publier.


20 Avez-vous l'autres remarques au sujet du monde publiant contemporain?


Réponse : non.



Nicole Saint-Jean est le pésidente du Guy Saint-Jean Éditeur Inc.

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